Chloe (vu le 23 mars 2010)
Soupçonnant son mari d'infidélité, une femme (Julianne Moore) embauche une escort-girl (Amanda Seyfried) pour séduire son époux (Liam Neeson) et ainsi confirmer ses craintes...
Remake de Nathalie, d'Anne Fontaine (avec Emmanuelle Béart et Fanny Ardant), ce film d'Atom Egoyan trouble par la tension sexuelle qui se noue entre les deux femmes et par le caractère complexe de Chloé-Amanda Seyfried. Cette dernière, dont la blondeur évoque une héroïne hitchcockienne, offre d'aillleurs une performance particulièrement osée, surtout pour une actrice américaine.
Comme dans son modèle français, les miroirs et les reflets qu'ils renvoient jouent un rôle majeur dans la mise en scène, d'où un sentiment de confusion qui s'installe peu à peu dans l'esprit du spectateur, qui ne sait pas toujours s'il perçoit la réalité ou une image de celle-ci. Ainsi, lorsque Julianne Moore retrouve Amanda Seyfried dans une chambre d'hôtel, cette dernière lui apparaît nue. On croit d'abord que la jeune femme lui fait face. Mais le plan suivant nous révèle qu'elle se trouve en fait dans la salle de bain. On comprend alors que la première image n'était que son reflet et qu'elle n'a pas été surprise par l'arrivée de Julianne Moore : elle l'attendait... Ces jeux de miroirs sont comme le symbole des faux-semblants des personnages.
Chloe est donc une belle surprise, malgré sa fin, qui est une forme de soumission à la morale hollywoodienne.