Disgrace (vu le 13 février 2010)
Un film plus que dérangeant, à la limite du racisme, tant son illustration des blessures laissées par l'apartheid paraît être surtout une charge contre la communauté noire. Un film ambigu également dans sa manière d'aborder la question de l'avortement après un viol, dans la résignation de son héroïne face au crime dont elle a été victime. Mon interprétation est peut-être fausse, mais cette renonciation, donc cette acceptation du viol et de ses conséquences (elle décide de garder lenfant qui va naître et de se marier avec le beau-père du jeune qui la violée) apparaît comme la seule voie possible de la réconciliation entre les Blancs et les Noirs dans lAfrique du Sud daujourdhui. C'est d'ailleurs ce que suggère le fermier noir, affirmant que le viol dont elle a été victime est un crime, mais que c'est le passé, qu'il ne sert donc à rien de revenir dessus. C'est un peu une métaphore du passé de l'Afrique du Sud.
Ce film est inspiré dun livre de John Maxwell Coetzee. Si tel est son message (mais je me trompe peut-être, à moins que ladaptation cinématographique ne prenne des libertés avec le récit qui la inspiré), jai du mal à mexpliquer le prix Nobel de littérature dont cet auteur a été honoré en 2003.
Quant à John Malkovitch, que par ailleurs j'aime beaucoup, je le trouve agaçant dans ce film, passant brutalement de l'arrogance à la contrition (scène ridicule où il se prosterne devant la mère et la sur de la jeune femme quil a séduite). L'ensemble baigne dans une forme de sadisme inutile (les séquences récurrentes d'euthanasie des chiens). Bref, une déception