Jewish connection (vu le 16 février 2011)
A la fin des années 1990, dans la communauté juive hassidique de New York. Sam Gold (Jesse Eisenberg), la vingtaine, hésite sur la voie quil suivra : soit devenir rabbin, soit reprendre laffaire de son père, un modeste tailleur du quartier de Williamsburg. En fait, il veut surtout trouver une situation qui lui permettra de convaincre les parents de la jeune fille dont il est amoureux, Zeldy Lazar (Stella Keitel), de lui accorder sa main. Mais après une première entrevue, ceux-ci lui opposent une fin de non recevoir. Attribuant ce rejet à la pauvreté de sa famille, il accepte finalement la proposition du fils de ses voisins, Yosef Zimmerman (Justin Bartha), de travailler pour le compte dun certain Jackie Solomon (Danny A Abeckaser). Il sagit de transporter entre
La trajectoire de Sam nest pas sans évoquer celle de Bobby Green dans La nuit nous appartient. Tout deux, en effet, renient un temps leur milieu familial pour mener une vie hédoniste, sur fond de trafic de drogue et de vie nocturne, avant de finalement s'amender. Mais la comparaison sarrête là, car Jewish connection -encore un exemple de titre français stupide- est beaucoup plus poussif que le film de James Gray, en dépit de nombreuses séquences tournées caméra à lépaule. Il est aussi moins stylisé. De plus, jamais Kevin Asch ne parvient à donner dépaisseur à ses personnages. Peut-être a-t-il cru que, puisque cette histoire repose sur des faits réels, il nétait pas utile dapprofondir leur psychologie. Cest une erreur, car il vide son récit de toute émotion.
Le jeune réalisateur nest pas plus heureux lorsquil sessaie à la peinture naturaliste de la communauté hassidique. De fait, contrairement à ce quavait réussi Peter Weir avec les Amish dans Witness (1985), et même Clint Eastwood avec les Hmong dans Gran torino (2008), on napprend pas grand-chose sur ce monde fermé. A part quelques scènes à la synagogue, lévocation de ce groupe se limite à des prises de vue assez statiques dans les rues de Williamsburg. Jewish connection ne convainc pas davantage dans son opposition assez manichéenne entre la vertu de la spiritualité et les excès de lunivers de la nuit.
Le résultat final nest pourtant pas infâmant. Toutefois, on peine à sintéresser à ce film. Et ce, malgré la jolie prestation de Jesse Eisenberg (The social network), qui exprime avec pertinence les états dâme dun jeune homme cherchant à sémanciper de son milieu.